Tic… Taac

Lorsque je serai vieille,

je veux de vieilles mains

qui, comme sur les cartes en reliefs des écoles primaires osent montrer leurs

montagnes, leurs rivières et leurs vallées.

Des contrées lointaines, où je pourrais vivre.

Des artères débordantes de vies, des doigts pleins d’histoires.

Des mains qui ont voyagé et se sont échouées vers des ailleurs,

sur des épaules, autour d’un coeur, d’un visage ou d’un sein

Ou serrant un mouchoir au fond d’une poche.

Des mains qui caressent ou se blessent aux épines, des mains qui pansent les

plaies et essuient les larmes. Des mains qui se lient à d’autres mains, lorsque

présent se conjugue au futur

Aux bastingages, faisant des signes, caressant les murs à s’en écorcher

Les paumes, au moment des « aux revoir »

Les mains qui se tordent, avec le temps…

Je veux des mains pleines d’histoires

et de géographie, retrouver cette carte dans une classe d’enfants

Et finir ma route une main sur ta joue. 

De vieilles mains, Pierre Gable