25.05 > 27.05
L’Histoire à venir / Il était une fois le progrès
Créé en 2017, L’histoire à venir est un festival d’histoire et de sciences sociales novateur qui a pour ambition de montrer que l’histoire peut et doit nous aider à comprendre les enjeux des débats contemporains.
Ensemble, nous explorerons les différentes facettes de la notion de progrès, à travers le temps et l’espace : ce qui est un progrès pour les un·es l’est-il aussi pour les autres ? Ce qui semble un progrès aujourd’hui le sera-t-il encore aux yeux des générations de demain ? Et comment mesure-t-on le progrès, selon quelles valeurs et quels critères ? D’ailleurs, toutes les sociétés ont-elles pensé leur histoire et leur devenir de la sorte ?
Jeudi 25 mai
10 h 30 / Suivez le guide ! : #C’estNotreHistoire
Visite avec Sandrine Richard-Lévêque
Suivez le guide… ou plutôt les guides ! Des élèves de 4e du collège Jean-Jaurès de Castanet-Tolosan se font passeur·ses de mémoires et vous emmènent visiter l’exposition #C’estNotreHistoire préparée par la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Venez rencontrer les acteurs et actrices du long combat pour l’abolition de l’esclavage, découvrir ou redécouvrir des personnages dont l’engagement pour les libertés et l’égalité est parfois méconnu. Ce sont leurs histoires qui vont vous être racontées.
En partenariat avec la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME).
Vendredi 26 mai
10 h 30 / « Enrichissez-vous » ? Les verrous à la sortie de la pauvreté
Labo d’histoire avec Emmanuelle Perez Tisserant, Romain Huret, Serge Paugam, Nadia Okbani
Progresser socialement, voilà qui est plus facile à dire qu’à faire. Des stratégies individuelles ou collectives le permettent cependant parfois, certain·es devenant des transfuges de classe ou connaissant une ascension sociale. Pourtant, pour la grande majorité de celles et ceux qui naissent dans la pauvreté, en sortir est un défi non seulement économique mais aussi social et culturel. Loin des stéréotypes sur « les pauvres », cette rencontre évoquera diverses réalités de la pauvreté, à partir d’études de terrain sociologiques et historiques, dans les Amériques et en France.
12 h 30 / Aux frontières, du progrès ?
Labo d’histoire avec Nastassja Martin, Pauline Peretz, Emmanuelle Perez Tisserant
Les lieux reculés, que ce soit le désert d’Arizona, l’Alaska ou le Kamtchatka, sont des lieux de contrainte, autant que d’accommodements, d’aménagements et d’expérimentations que permet l’éloignement du centre, rendus parfois nécessaires par des conditions extrêmes. Ces situations exceptionnelles conduisent parfois à davantage de surveillance, à des privations de liberté, mais aussi à des formes de vie originales, des marges de manœuvre inattendues, des niches d’autonomie.
14 h 30 / Écrire l’histoire des classes populaires
Labo d’histoire avec Olivier Loubes, Anaïs Albert, Solène Rivoal
Comment écrire l’histoire des classes populaires ? La question est au cœur des pratiques historiennes. Que l’on vienne de l’histoire des usages sociaux et environnementaux de la mer à Venise au XVIIIe siècle (Solène Rivoal) ou des rivages de l’histoire des consommations à la Belle Époque (Anaïs Albert), c’est justement par les pratiques de l’écriture – les sources, les mises en intrigue, les récits de compréhension – que l’on approche le mieux les définitions redoutables de la classification du populaire, si souvent prises entre populisme et misérabilisme.
Samedi 27 mai
12 h / Par nous-mêmes ! Stratégies de résistance et de lutte des esclaves
Labo d’histoire avec M’hamed Oualdi, Antoine Guégan, Emanuele Carvalheira de Maupeou, Éric Mesnard
Le déboulonnage de la statue de Victor Schœlcher a frappé de stupeur nombre de personnes. En abattant ce symbole, ces actions dénonçaient la façon dont les anciennes sociétés esclavagistes entendaient s’attribuer, seules, le mérite de l’abolition. Cela effaçait du même coup les siècles de résistances des esclaves, niant leur place d’acteurs et actrices et passant sous silence le rôle central dans leur libération de leurs révoltes et de leurs discours. Ce sont ses stratégies de luttes dont il sera question, de l’Afrique du Nord au Brésil en passant par les États-Unis.
En partenariat avec la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME).
14 h / Traduire peut attendre : processus linguistiques en situation coloniale
Labo d’histoire avec Ari Awagana, Thomas Galoppin, Capucine Boidin, Corinne Bonnet
Au XVe siècle, Lorenzo Valla formule un aphorisme resté célèbre : « La langue, compagne de l’Empire. » Pourtant, les situations coloniales constituent de véritables laboratoires du multilinguisme et de la traduction : de part et d’autre, les personnes s’emparent des mots, s’adaptent à la langue de l’autre, cherchent des équivalences, très souvent partielles. Comme le dit Barbara Cassin, « on ne cesse pas de ne jamais traduire ». Pendant cette traversée, on parlera kanembu, guarani ou égyptien.