23.05 > 24.05

Festival L’Histoire à venir / Au nom de la loi !

Au nom de la loi ! Arrêtons-nous, le temps d’un festival, sur ces règles qui charpentent les sociétés, créent du commun tout en hiérarchisant et singularisant, génèrent droits, contraintes et châtiments autant que contournements et transgressions.

Du Code babylonien d’Hammurabi à la parole donnée, de l’Abolition de l’esclavage aux lois d’exception, de lois divines en lois de la physique, à des lois humaines, trop humaines : pourquoi et comment – de l’esprit à la lettre – fabrique-t-on des lois ? Et pour qui ? Peut-on faire société sans lois ? Quels espaces sociaux, quels comportements et quels objets balisent-elles ? D’où tirent-elles leur légitimité, et d’où naissent les soulèvements contre leur pouvoir de coercition ? Et de la loi des séries à celle du plus fort, en passant par la loi du marché ou celle de la nature : le regard de l’historien·ne permet-il de montrer que « nécessité fait loi » ?

À l’heure où se creuse en de multiples domaines un fossé inquiétant entre norme et usage, droit et justice, légalité et légitimité, L’histoire à venir veut ouvrir un dialogue avec la philosophie, l’économie, le droit, les arts et les sciences, afin de comprendre de quoi la loi est le nom.

Du 22 au 26 mai 2024, à Toulouse et au-delà, la 7e édition de L’histoire à venir, « Au nom de la loi ! », réunira chercheur·ses, auteur·rices, artistes et journalistes lors de rencontres et ateliers aux formats originaux, ouverts à toutes et tous.


Jeudi 23 mai

10 h 30 / Sur la sellette. Chroniques de comparutions immédiates

Présentation de livre avec Charles-Henri LavielleMarie Laigle

La comparution immédiate est une procédure à l’origine exceptionnelle dont l’ancêtre est née au XIXe siècle pour faire face à l’augmentation de la population ouvrière dans les villes. Par glissements successifs, en 150 ans, son usage se banalise au point de devenir massif. Elle permet de juger une personne en à peine trente minutes et de l’envoyer en prison le soir même. Depuis 2020, Marie Laigle et Jonathan Delisle observent et décrivent le quotidien de cette justice.

Vous pouvez assister aux audiences publiques de comparutions immédiates des jeudi 23 et vendredi 24 mai qui se déroulent à partir de 14 h en salle 4 du tribunal de grande instance de Toulouse. Pour une discussion avec l’autrice et un avocat toulousain, voir la rencontre « Aux suivant·es ».

12 h 30 / La loi du plus fort. Légiférer pour dominer

Table ronde avec François GodicheauArnaud-Dominique HouteHélène MénardSolène Rivoal

« La justice sans la force est impuissante. La force sans la justice est tyrannique », écrit Pascal dans ses Pensées. Une histoire sociale et culturelle de l’autorité permet d’envisager les intérêts que servent les lois et les catégories qu’elles visent : minorités religieuses du monde romain, petits pêcheurs de la lagune vénitienne, travailleurs·ses appauvri·es qui pratiquent le maraudage… D’où la loi tire-t-elle sa force et par quelles voies la rend-elle effective ?


14 h 30 / La littérature contre la loi ? Figures d’insoumis, de brigands, de justiciers (XVIIIe-XIXe siècle)

Table ronde avec Nicolas BianchiFabrice ChassotMarine Le BailJulien Roumette

La loi doit-elle toujours être respectée, même lorsqu’elle entre en conflit avec des systèmes de valeurs perçus comme plus légitimes ? Depuis Antigone, la littérature n’a cessé d’interroger cette articulation problématique entre légalité et légitimité. À travers un dialogue d’idées de Diderot, un récit du brigandage au XIXe siècle et un roman de l’insoumission dans la Grande Guerre, nous verrons comment la fiction littéraire s’empare de ces dilemmes éthiques, au carrefour des normes collectives et des convictions individuelles.



Vendredi 24 mai

10 h / Querelles, disputes, controverses : pouvoir et gouvernance dans l’Antiquité

Rencontre avec Philippe ChométyCharles DavoineChristian RicoHélène Ménard

Dans le domaine des sciences humaines et sociales, où le débat est parfois vif, les revues jouent un rôle majeur dans la diffusion des résultats de la recherche. Ainsi, l’histoire en tant que discipline se construit-elle de manière privilégiée à travers l’outil intellectuel irremplaçable qu’est la revue. C’est ce qu’illustre le numéro spécial de Pallas « Gouverner un empire de 284 à 410 apr. J.-C. ». Et cela ne va pas sans discussion sur ce que gouverner veut dire !


12 h / Au nom de la loi salique. Les écritures du roman national

Table ronde avec Bruno DumézilOlivier LoubesJoëlle Alazard

Loi chérie des « rois maudits » dans le roman national, quelle est vraiment l’histoire des écritures, dans le texte et par les usages sociaux successifs, de la loi salique ? Dès le Moyen Âge, elle est au cœur de la construction des légitimités de l’État et du pouvoir royal. Mais son histoire ne s’arrête pas avec la monarchie et connaît une seconde vie à l’école nationale de la République. Voir comment ces deux âges de la loi salique se répondent offre une occasion historique de comprendre comment s’écrit le commun au nom de la loi.

En partenariat avec l’Association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG)

14 h / Le naufrage de la loi asile et immigration, entre pratiques et discours

Table ronde avec François BougonEmmanuelle AuriolMarie CosnayAnouche KunthAnnalisa Lendaro

Le débat sur l’immigration est dominé par les questions identitaires et sécuritaires. Pourtant, les enjeux sont innombrables : prendre en compte la dignité humaine, se souvenir des corps disparus, des liens rompus et des existences effacées, questionner la brutalité des contrôles et de la gestion des frontières, interroger l’impact sur la vie économique… Quatre intervenantes de disciplines variées partageront avec vous leur regard sur le droit qui inclut et exclut.


pour aller plus loin...

lhistoireavenir.eu