23.09 > 04.10
Ça a débuté comme ça
d'après L.F. Céline
Genre : Théâtre
Salle : Cave
Durée : 1h15
Tarifs : 8€ | 12 € | Pleins Feux
d’après Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline
Bardamu, engagé par enthousiasme patriotique après une conversation enflammée dans un café parisien, plonge dans les combats de la guerre de 14/18. Il découvre vite l’absurdité totale de celle-ci.
La peur au ventre, sur la route où son colonel debout pour l’exemple se fait faucher par un obus, il est désormais taraudé par une seule question : comment sortir de cet « abattoir international en folie ».
Du front à l’arrière, les pérégrinations tragi-comiques de Bardamu retracent les débuts cocasses du roman. Les débuts de ses déboires dans la guerre et la perte définitive de ses illusions héroïques et patriotiques. Les débuts de ses déboires dans l’amour avec « Lola d’Amérique » qui le rêve plus en héros patriote qu’en lâche convaincu comme il va se définir lui-même. Enfin, ses déboires à bord de « l’Amiral Bragueton », ce bateau qui le mène en Afrique et dont les passagers le choisissent comme bouc émissaire. Bardamu, telle une bête aux abois, ne devra son salut qu’à sa verve et à sa faconde : en jouant comme un comédien dans le grand théâtre de la vie.
« Pour que dans le cerveau d’un couillon la pensée fasse un tour, il faut qu’il lui arrive beaucoup de choses et des bien cruelles »…
Dans ce début de roman, Céline dénonce particulièrement les discours qui cherchent à imposer d’un pouvoir sur autrui ou qui poursuivent un intérêt personnel, tout ce qui dans le langage peut servir d’instrument de domination.
Bardamu s’affranchit des discours prétendument moraux, des discours politiques ou amoureux, et Céline par le rire libérateur nous invite à abandonner toute révérence à l’égard des paroles et discours qui nous oppriment.
Le travail de la compagnie autour du phrasé et du rythme pour faire entendre cette langue faussement orale a été mené pour pouvoir entraîner le spectateur sur les pas de Bardamu, pour l’emmener dans le voyage. Dans ces premières pages que beaucoup de lecteurs ne parviennent pas à dépasser puis dans cette quête, l’accent a été mis sur la cocasserie et la truculence des nombreux personnages, « galerie de portraits », que rencontre Bardamu.
L’acteur est ici au centre de la création théâtrale et les fait apparaître, passant de l’un à l’autre physiquement et rythmiquement.
Ce spectacle se veut, en plus d’être une interrogation sur l’homme, une porte ouverte sur cette œuvre singulière.
la presse en parle...
« D’entrée, le pari est relevé. Le langage inouï de Céline dans Voyage au bout de la nuit, comme dans tous ses autres romans d’ailleurs, explose au théâtre… En confiant le rôle de Bardamu à Antoine Bersoux, Chloé Desfachelle a réalisé un véritable coup de maître. D’une part parce que sa voix, à la fois puissante et singulière, attire tout autant qu’elle inquiète. D’autre part, parce que le comédien a une gueule, et une vraie. D’apparence anodine par sa rondeur, cette gueule-là devient vite troublante quand Bardamu découvre, au front, l’enfer de la guerre tout entière. Rien que du feu et du bruit…Son jeu est d’une belle justesse et puissant. Le metteur en scène n’a pas oublié ce cauchemar qui habite constamment Bardamu et provoque en lui d’horribles paniques. Sa mise en scène, au cordeau, en rend parfaitement compte tant par les déplacements, attitudes et postures du comédien, que par un jeu de lumière d’une apparente simplicité et un travail subtil en matière de décor. » Florence Guilhem, Le clou dans la planche
Distribution
Mise en scène : Chloé Desfachelle
Avec : Antoine Bersoux